Asthme

  

En bref – On désigne par asthme (du latin "asthma" ou "respiration difficile") une maladie du système pulmonaire affectant les voies aériennes inférieures (bronchioles) et se manifestant principalement par une gêne respiratoire à l'inspiration. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 300 millions de personnes dans le monde seraient touchées par la maladie.

 

Causes et symptômes

 

L'asthme est causé par une inflammation de l'épithélium bronchique, pouvant entraîner un œdème et une constriction spasmodique des bronches avec hypersécrétion de mucus.

La "crise d'asthme" se manifeste principalement par une difficulté, voire une oppression respiratoire, un sifflement expiratoire et des troubles de la fréquence de respiration, parfois associés à une tachycardie et à une toux nocturne pouvant devenir chronique.

Outre l'inflammation, une crise d'asthme peut être également déclenchée par des facteurs psychologiques (anxiété, émotion, stress…), hormonaux (puberté, menstruations…), voire certains aliments allergisants, médicaments (AINS, antihypertenseurs…) et autres substances polluantes (aérosols, fumées, gaz…).


Types d'asthme


Trois grands types d'asthmes (asthme allergique, chronique ou d'effort), non-exclusifs, peuvent être définis en fonction des causes d'inflammation bronchique.


L'asthme allergique se manifeste par une réaction excessive des bronches face à un agent allergène, le plus souvent inhalé (acariens, moisissures, poils d'animaux, pollens…). On constate une obstruction soudaine des bronches, entraînant rapidement la suffocation du sujet (cyanose, difficulté d'élocution, tachycardie, troubles de la conscience…). Il s'agit, à court terme, de la forme la plus grave. Son issue peut être fatale.


L'asthme chronique survient de manière lente et progressive, l'inflammation s'aggravant au cours du temps. L'hyperactivité bronchique est alors peu dépendante des agents extérieurs. Du fait de sa lenteur d'installation, ce type d'asthme peut facilement passer inaperçu et évoluer vers une insuffisance respiratoire, en l'absence de traitement adéquat.


L'asthme d'effortapparaît, sous forme de crise, durant un activité physique particulièrement traumatisante pour les bronches. Ce type d'asthme peut également être causé par certains facteurs environnementaux comme le froid ou le vent.

 

TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX

  

Le traitement de l'asthme fait appel à deux classes principales de médicaments: les bronchodilatateurs béta-2-mimétiques et les glucocorticoïdes anti-inflammatoires. En fonction de la sévérité de l’asthme, les bronchodilatateurs seront associés soit à des anti-inflammatoires d'action plus ou moins puissante (glucocorticoïdes en sprays peu dosés) pour un asthme léger à moyen, soit à des corticoïdes en comprimés (et/ou en sprays fortement dosés), avec parfois adjonction de théophylline, en cas d'asthme sévère.

 

Les bronchodilatateurs béta-2-mimétiques

Ils agissent rapidement (1 à 15 minutes) en stimulant récepteurs béta-2 des fibres musculaires lisses au niveau des voies aériennes, induisant ainsi une broncho-dilatation et une augmentation de la clairance mucociliaire. Ils sont utilisés en première intention sous forme d'aérosols, la voie orale restant réservée aux asthmes sévères.

Les béta-2-mimétiques à durée d'action courte (4 à 6 heures) sont utilisés à la demande en cas de crise ou en prévention de l’asthme d’effort. Les plus communs sont le salbutamol (Spreor®, Ventodisk®, Ventoline®…) ou la terbutaline (Bricanyl LP®, Bricanyl® Tubuhaler).

Les béta-2-mimétiques à durée d'action longue (12 heures), bronchodilatateurs très puissants, sont toujours utilisés dans le traitement continu de l'asthme, en association avec des glucocorticoïdes. Le formotérol (Asmelor® Novolizer, Foradil®) agit cinq fois plus rapidement (3 minutes) que le salmétérol (Serevent®; 15 minutes). Le bambutérol (Oxéol®) est utilisé uniquement par voie orale.

 

Les glucocorticoïdes anti-inflammatoires 

Les corticoïdes (béclométasone: Bécotide®; ciclésonide: Alvesco®; mométasone: Asmanex®…) agissent en (1) inhibant les cytokines pro-inflammatoires et (2) en activant certaines protéines anti-inflammatoires, ce qui permet une réduction de l'inflammation et de l'hypersécrétion bronchique. Ils sont utilisés, soit en inhalation, dans le traitement de fond de l’asthme persistant, soit par voie orale, en traitement de courte durée, lors des asthmes sévères.

 

Autres substances antiasthmatiques


La théophylline (Dilatrane®) et ses dérivés (bamifylline: Trentadil®; euphylline: Théostat®, Tédralan®) renforcent les muscles respiratoires et ont une action bronchodilatatrice importante.


Les anticholinergiques (ipatropium: Atrovent®; Oxitropium: Tersigat®; tiotropium: Spiriva®…) bloquent de manière compétitive les récepteurs cholinergiques muscariniques au niveau du muscle lisse bronchique. Cela se traduit par un effet bronchodilatateur moins rapide à se mettre en place, mais plus prolongé que celui des béta-2-mimétiques à durée d'action courte.

 

 

Les conseils Granpharma

 

  • En cas d'asthme allergique, il est important d'agir sur la cause par une éviction et/ou une désensibilisation à l'allergène
  • En cas d'asthme à l'effort, une activité physique adaptée peut permettre de repousser le seuil d'intensité provoquant l'apparition des bronchospasmes; ne minimiser en aucun cas l'activité physique par crainte d'une crise
  • L'utilisation d'une chambre d'inhalation (Able Spacer Chambre Inhalation®) permet une déposition maximale du médicament dans les voies aériennes; elle est particulièrement indiquée chez les enfants (voir fiche: chambre d'inhalation)
  • L'emploi d'un débitmètre de pointe ou "peak-flow" prévient l'apparition les crises en mesurant le débit expiratoire maximal (voir fiche: débitmètre de pointe)
  • Demander conseil en cas de doute concernant votre traitement médical
  • Certaines thérapies alternatives, comme l'acupuncture, la chiropraxie, l'homéopathie, l'ostéopathie, l'utilisation de purificateurs d'air ou de compléments à base de vitamine C, n'ont pas démontré leur efficacité