Morsures et Piqûres Animales

 

En bref – Depuis la nuit des temps, l'homme a dû faire face à divers types d'agressions animales, plus ou moins graves. De nos jours, le risque s'est considérablement réduit, du fait de la régression importante de prédateurs potentiels sous nos latitudes.

Il n'en reste pas moins qu'un certain nombre de décès sont à déplorer chaque année du fait de piqûres ou morsures provenant de divers groupes animaux, dont les plus importants sont:

 

Animaux terrestres 

  • Arachnides: acariens (aoûtats, tiques), araignées, scorpions…
  • Insectes – Diptères: mouches, moustiques, taons...
  • Insectes – Hyménoptères: abeilles, frelons, fourmis, guêpes…
  • Insectes – Siphonaptères: puces…
  • Reptiles: serpents

 

Animaux marins 

  • Cnidaires: méduses…
  • Echinides: oursins…
  • Poissons cartilagineux: raies, requins…
  • Poissons à nageoires: murènes,  rascasses, vives…

 

Dans tous les cas, les principaux risques pour la santé humaine proviennent: 

  • De l'infection potentielle liée à la plaie (tétanos…)
  • Du risque de transmission de certaines maladies (acariens, moustiques…)
  • De réactions allergiques potentielles (chocs anaphylactiques, œdème de Quincke…)
  • De la présence de venins toxiques

 

Lors de voyage dans certains pays tropicaux, il est souhaitable de se renseigner sur la présence éventuelle de maladies véhiculées par les insectes (chikungunya, dengue, fièvre jaune, paludisme...).

 

 

Animaux terrestres

 


Arachnides – Acariens: Aoûtats

 

Description – Les aoûtats sont des larves d'acariens (Thrombicula autumnalis), de couleur rouge-orangé et de petite taille (2 mm). Elles sont abondantes dans les champs en été (d'où leur nom) et se comportent comme des parasites hématophages de certains mammifères, incluant l'homme. Dans quelques pays d'Afrique et d'Asie, ces arachnides peuvent véhiculer le typhus des broussailles.

  

Symptômes – Après fixation sur la peau, les larves consomment les tissus et liquides superficiels, ce qui crée des lésions au niveau des plis cutanés, puis des démangeaisons (après départ du parasite au bout d'un jour), avec apparition de boutons, d'érythèmes et parfois de fièvre.

 

Conduite à tenir

  • Désinfection de la plaie
  • Traitement symptomatique des démangeaisons par un antihistaminique
  • Nettoyage des vêtements et autres objets contaminés (lavage en machine à 60°C)

 

Prévention

  • Eviter les zones d'infestation potentielle (pelouses humides…) et/ou se protéger la peau
  • Prendre un bain chaud et bien se savonner après chaque sortie dans les endroits contaminés
  • Utiliser des répulsifs acaricides sur les vêtements

 

 

Arachinides – Acariens: Tiques

 

Description – Les tiques (ordre de Ixodida) sont des acariens ectoparasites de nombreux vertébrés à sang chaud (mammifères, oiseaux…) ou froid (lézards, serpents…). La première partie du cycle de développement (naissance, métamorphose) se passe au sol. La tique recherche ensuite un hôte potentiel sur lequel elle se fixe grâce à son rostre (ancrage), puis se nourrit de son sang. C'est à ce stade que se transmet un grand nombre de maladies liées à différents agents pathogènes (borréliose ou maladie de Lyme, peste porcine africaine, rickettsiose, West Nile Virus, etc.), ou se développent certaines allergies à la salive. Sous nos latitudes, l'espèce la plus fréquente est Ixodes ricinus, que l'on trouve dans les forêts humides (frêne, hêtre…), soit au niveau du sol (feuilles mortes, strate herbacée…), soit dans les arbustes ou les arbres. Elle peut transmettre la maladie de Lyme, causée par des bactéries (borrélies), voire une méningo-encéphalite à tique.

 

Symptômes – Le tableau clinique de la maladie de Lyme est très variable et dépend des espèces de borrélies. Le premier stade se traduit généralement par une éruption cutanée ou "érythème migrant", deux à trente jours après la morsure, ainsi que par la présence de fièvre et d'adénopathies (ganglions gonflés). Sans traitement, des complications d'ordre articulaire, cardiaque ou neurologique peuvent survenir.

 

Conduite à tenir

  • En cas de morsure, retirer l'acarien en le "dévissant" (rotation de droite à gauche) avec un tire-tique ou une pince à épiler
  • Si une partie du parasite (tête, rostre…) est encore présente, la faire ôter par votre médecin
  • En cas de fièvre ou d'éruption cutanée, un traitement antibiotique vous sera prescrit

 

Prévention

  • Se renseigner sur la présence potentielle de tiques dans les forêts humides visitées (hêtres…)
  • Eviter le contact avec les branches basses (les tiques se laissent tomber)
  • Porter des chaussures fermées, des vêtements longs et clairs et un chapeau
  • Utiliser certains répulsifs cutanés
  • Faire une inspection corporelle après toute randonnée en zone forestière
  • Traiter préventivement les animaux de compagnie
  • Pour les professions à risque (biologistes, forestiers, jardiniers…), une vaccination peut être conseillée

 

 

Arachnides: Araignées

 

Description – Généralement surestimées, les morsures d'araignées sont des accidents très rares chez l'homme et souvent bénins (98% des morsures recensées). En effet, la plupart des espèces ne possèdent pas de chélicère assez forte pour franchir la couche cutanée. Le principal danger reste le venin qui peut avoir un effet neurotoxique et/ou nécrosant. Les cas de transmissions de maladies infectieuses ne sont pas prouvés scientifiquement. 

Sur les quelque 40.000 espèces recensées, seule une dizaine peut être dangereuse pour l'homme. Elles appartiennent à 3-4 genres, dont les principaux sont: 

  • Atrax – Il regroupe les mygales (parfois appelées "tarentules"), araignées souvent massives dont la chélicère est assez puissante pour mordre l'homme et causer une envenimation appelée atraxisme. Une seule espèce australienne (A. robustus) est potentiellement mortelle. 
  • Latrodectus – Ce sont les "veuves noires" dont la morsure peut provoquer un syndrome neurologique (latrodectisme) chez certains mammifères, incluant l'homme. La plupart des espèces sont tropicales, une seule atteignant la région méditerranéenne (L. tredecimguttatus). 
  • Loxosceles – Les espèces les plus dangereuses (L. laeta, L. reclusa), la plupart américaines, sont à l'origine d'accidents graves appelés loxoscelisme, dont il existe une forme nécrosante et une forme viscérale. En France, les cas de morsures dus à l'araignée-violon (L. rufescens), présente en région méditerranéenne et en Corse, demeurent exceptionnels.

 

Symptômes – Dans la plupart des cas, la morsure est simple, sans envenimation. Elle entraîne une douleur locale immédiate (sensation de piqûre plus ou moins forte) qui s'atténue rapidement, puis des enflures et des démangeaisons.

Les formes à douleur retardée et croissante, dues aux espèces de  Latrodectus et Loxosceles, sont les plus dangereuses. Selon le type de venin, de nombreux symptômes généraux peuvent apparaître (agitation, angoisse, crampes musculaires, malaise général, sueurs…) et constituent une urgence médicale.

 

Conduite à tenir

  • Dans les cas bénins, désinfecter la partie mordue
  • Soulager la douleur ou l'inflammation par application de froid (vessie de glace)
  • Les cas d'envenimations graves (atraxisme, latrodectisme, loxoscelisme…) nécessitent une intervention médicale

 

 

Arachnides: Scorpions

 

Description – On dénombre environ 1500 espèces de scorpions dans le monde, dont 25 sont probablement dangereuses pour l'homme. En France, cinq de ces arachnides sont présents dans la région méditerranéenne et un seul, le scorpion jaune du Languedoc (Buthus occitanus), est potentiellement venimeux. La gravité de la blessure dépend également de la zone corporelle touchée (cou, tête, thorax) et de l'âge de la victime (jeunes enfants, personnes âgées).

 

Symptômes – L'infraction cutanée est généralement douloureuse, avec parfois présence d'œdème et/ou de paresthésie locale. L'apparition de symptôme généraux (agitation, convulsions, crampes, difficulté respiratoire, fièvre, troubles digestifs, etc.) constitue une urgence médicale.

 

Conduite à tenir

  • Désinfecter la plaie
  • Diminuer l'action du venin thermolabile par une source de chaleur
  • Soulager la douleur ou l'inflammation par application de froid (vessie de glace)
  • Traiter les symptômes éventuels avec un antalgique (douleur, inflammation) voire un antihistaminique
  • Dans les zones à risque, surveiller l'évolution de la blessure et consulter un médecin en cas d'apparition de signes généraux

 

Prévention

  • En camping, secouer chaussures et vêtements avant de les enfiler
  • Dans les zones à risque, éviter de marcher pieds nus la nuit et vérifier la literie

 

 

Insectes – Diptères: moustiques

 

Description – Les moustiques (111 genres, c. 3500 espèces) sont des insectes de la famille des Culicidae caractérisés par de longues antennes multi-segmentées, deux ailes écailleuses et la présence, chez les femelles, d'une trompe buccale (rostre ou probiscis) de type piqueur-suceur. Leur développement (durée totale variant entre 10 et 15 jours) se déroule en quatre phases, les trois premières (œuf, larve, nymphe) étant aquatiques, la dernière (adulte) aérienne. Chez les espèces hématophages, un repas sanguin fournissant les protéines (vitellus) indispensables à la maturation des œufs est nécessaire. Le prélèvement de sang s'effectue par piqûre d'une durée de 2-3 secondes au moyen du rostre, perforation accompagnée de l'injection d'une salive anticoagulante, laquelle provoque souvent une réaction allergique inflammatoire (démangeaison).

Plus de la moitié des espèces de moustiques se nourrissent exclusivement sur les oiseaux; d'autres préfèrent les rongeurs ou les grands mammifères, dont l'homme. Les quelques 80 espèces de moustiques vectrices d'agents pathogènes pour l'être humain (arbovirus, filaires, Plasmodium…) appartiennent aux genres Aedes (chikungunya, dengue, fièvre jaune…), Anopheles (paludisme), Culex (encéphalites, fièvre du Nil occidental…), Eretmapodites (fièvre de la vallée du Rift) et Mansonia (filarioses). La piqûre de moustique peut être considérée comme la première cause de mortalité humaine causée par un animal, notamment via la transmission du paludisme.

Le moustique repère sa cible au moyen de son odorat et non grâce à la lumière, comme on le pense souvent. Il est sensible, selon la distance, aux traces de dioxyde de carbone (respiration et transpiration), puis aux acides gras (acide butyrique et lactique), et enfin aux divers composés ammoniaqués (dégradation de la microflore cutanée, haleine, sueur, urine…). Certaines substances externes de type alcool ou parfum, la chaleur et l'humidité sont également des facteurs susceptibles de l'attirer. La quantité de sucre dans le sang ne joue aucun rôle.

 

Symptômes – Selon les espèces, la piqûre peut se révéler indolore ou provoquer une démangeaison plus ou moins importante, voire une allergie ou, exceptionnellement, un choc anaphylactique. Il s'agit d'une réaction d'origine immunitaire, traduisant une hypersensibilité des anticorps humains aux antigènes, plus ou moins spécifiques, présents dans la salive du moustique.

 

Conduite à tenir

 Le traitement des piqûres est symptomatique et vise surtout à diminuer les démangeaisons. 

  • La chaleur (objet chaud appliqué localement pendant quelques secondes) a un effet calmant par destruction des protéines libérées lors de la réaction allergique
  • Le froid (glaçon) diminue également le prurit, de même que le savon de Marseille
  • Selon l'intensité des démangeaisons, on peut appliquer une crème antiprurigineuse à base d'isothipendyl (Apaisyl®, Sedermyl®...) ou de cortisone (Cortapaisyl), sauf sur le visage
  • Dans les cas plus importants, un traitement oral à base d'antihistaminique H1 (Alairgix®, Zyrtecset®...) peut être envisagé

 

Prévention 

Dans tous les cas, afin d'éviter les contaminations dans les zones à risque, la prévention demeure la mesure la plus efficace. 

  • Utilisation de moustiquaires (Cinq sur cinq®, Pharmavoyage®…), en prenant garde au risque d'étouffement possible chez les nourrissons
  • Emploi de répulsifs cutanés (répellents) de type DEET (odeur désagréable, consistance collante, détériore le verre des lunettes et montres), icaridine ou IR3535 (moins actifs, mais n'ayant pas les inconvénients du DEET)
  • Les répellents sont toxiques par ingestion et doivent être évités chez les enfants de moins de 30 mois (sauf risque majeur de contracter une maladie grave)
  • Le IR3535 (Cinq sur cinq®, Moskito®, Prébutix®) est le seul répulsif pouvant être utilisé chez la femme enceinte
  • Utilisation de substances insecticides et/ou insectifuges de type pyréthrinoïdes (deltaméthrine, perméthrine…) en pulvérisation sur les vêtements ou en trempage pour la moustiquaire (Biovectrol® tissu répulsif, Cinq sur cinq®, Insect Ecran®, Prébutix® spray vêtements...)
  • La baignade, la pluie ou la transpiration diminue l'effet et la durée d'action des répulsifs

 


Insectes – Hyménoptères: Abeilles, guêpes et frelons

 

Description – Pour se protéger, la plupart des hyménoptères utilisent un venin transmis au moyen d'un aiguillon. Ce dernier est couvert de barbelures chez l'abeille et s'arrache après la piqûre, entraînant généralement la mort de l'animal, ou lisse chez les frelons et les guêpes, qui peuvent donc piquer à plusieurs reprises. Le venin, variable selon les espèces, contient généralement des protéines qui peuvent être hémolytiques, voire neurotoxiques pour l'homme, ainsi que des amines inflammatoires et très allergisantes (dopamine, histamine, noradrénaline…).

 

Symptômes – La réaction au dard est généralement (1) locale, avec une rougeur autour de la région piquée, une douleur plus ou moins importante et un prurit, voire (2) générale lorsque des signes de perturbation sont présents en dehors de la zone blessée (choc, œdème…). 

  • Abeilles – En général, une seule piqûre est inoffensive pour l'homme. La gravité augmente cependant en fonction du nombre (présence d'un essaim), de la région corporelle touchée ou de la sensibilité individuelle. Il peut alors se produire un choc anaphylactique pouvant parfois occasionner des décès. 
  • Guêpes – La présence d'un aiguillon lisse fait que la guêpe peut piquer à volonté et donc injecter une quantité plus importante de venin qu'une abeille. Les piqûres sont en général peu dangereuses et se traduisent par la présence d'une rougeur douloureuse et prurigineuse, voire d'un œdème localisé. Des complications (choc anaphylactique, œdème des voies respiratoires…) peuvent survenir en fonction de la zone touchée (bouche, œil...) et de la composante allergique du sujet; elles constituent une urgence médicale. 
  • Frelon – La piqûre est très douloureuse en raison des dimensions du dard et de la composition du venin, mais n'est généralement pas dangereuse. Les symptômes s'aggravent rapidement en fonction du nombre de blessures (proximité d'un nid) et de la sensibilité individuelle (sujet allergique).

 

Conduite à tenir

  • Limiter l'inflammation grâce à des dispositifs de chaleur (55°C) détruisant les protéines du venin et diminuant donc son effet
  • Refroidir (alcool médical, glace…) afin de diminuer la douleur
  • L'utilisation d'une seringue à venin (Aspivenin®…) est possible
  • En cas de réaction allergique, prévenir les secours

 

Prévention

  • Rester à distance des zones dangereuses (nids de guêpes, ruches…)
  • Ne pas utiliser de produits (alcool, parfum, sucre…) ou objets de couleur sombre pouvant attirer les hyménoptères
  • Eviter de marcher pied nus sur les pelouses
  • Jardiner avec des gants et des vêtements couvrants, mais non amples

 

 

Reptiles: Serpents

 

Description – La morsure de serpent consiste en une pénétration douloureuse de crochets suivie par l'injection possible de venin chez les espèces productrices. Les symptômes observés dépendent de la composition et de la quantité du suc venimeux, de la région corporelle touchée, de l'âge et de l'état de santé de la victime.

Il est souvent très difficile d'identifier avec certitude l'espèce incriminée et donc d'évaluer de manière précise la gravité de la blessure. De plus, des crises de panique peuvent survenir et causer des troubles supplémentaires (nausées, tachycardie…). Enfin, toutes les morsures sont profondes et provoquent des plaies pouvant rapidement s'infecter. Dans tous les cas, une consultation médicale est conseillée.

Dans le monde, le nombre de décès dépasse les 100.000 par an, certaines régions étant plus touchées que les autres. Les cas de morsures sont ainsi rares en France qui compte une douzaine d'espèces, dont quatre sont potentiellement dangereuses: la vipère aspic, la vipère péliade, la vipère de Séoane (n'injecte pas toujours son venin) et la vipère d'Orsini (venin peu toxique). Ces animaux sont généralement très craintifs et protégés partout en Europe.

 

Symptômes – Ils sont très variables et dépendent de la composition du venin de l'espèce en cause. Il existe toutefois un certain nombre de troubles communs à chaque morsure: 

  • Apparition de signes locaux incluant des douleurs importantes, des rougeurs, des cloques ou œdèmes, des saignements ou des nécroses;
  • Survenue d'un état de panique pouvant entraîner des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées…), des vertiges et évanouissements, accompagnés de frissons et de  tachycardie;
  • Risque important d'infection et/ou de tétanos, même en cas de morsures sèches (sans venin), due à la profondeur de la plaie et à l'atteinte des tissus cutanés profonds;
  • Possibilité de choc anaphylactique chez certaines personnes sensibles;

  

Conduite à tenir – Il n'y a pas de traitement général et la conduite à tenir dépend en premier lieu du type d'envenimation. Certaines attitudes demeurent controversées. Ainsi la limitation de la propagation du venin par pression de la plaie est conseillée pour les venins mortels par effet systémique, mais peut augmenter localement les dégâts si le venin a un effet local nécrosant.

Il y a toutefois un certain consensus sur les points suivants: 

  • Avertir immédiatement les secours
  • Ne pas paniquer ou courir au risque d'accélérer la diffusion du venin
  • Immobiliser et calmer la victime
  • Mettre le membre mordu au repos, au-dessous du niveau du cœur afin de limiter le flux de venin dans la circulation générale
  • Ne pas inciser, cautériser la blessure, ou tenter d'aspirer le venin
  • Ne pas faire de garrot et ôter tous les objets pouvant exercer une pression locale (bracelets, montres…)
  • Lutter contre la douleur en appliquant un linge mouillé (voire de la glace)
  • Ne rien donner à manger ou à boire à la victime (surtout pas d'alcool dont l'effet vasodilatateur accélère l'absorption du venin)

  

Prévention 

  • Toute rencontre avec un serpent est potentiellement dangereuse, surtout si ce dernier se sent menacé. Si l'animal ne s'enfuit pas spontanément, quitter silencieusement les lieux
  • Dans les zones à risque, procéder à une éviction les rongeurs qui peuvent attirer les reptiles à l'intérieur des habitations
  • En voyage, se renseigner sur la présence d'espèces fréquentes et potentiellement toxiques
  • En randonnée, porter de préférence des chaussures de marche couvrant les chevilles et faire du bruit dans les zones broussailleuses ou pierreuses (cela fait fuir la majorité des espèces)

 

   

Animaux marins

 

Les accidents liés aux animaux marins concernent surtout les méduses, oursins et vives, plus rarement les murènes, raies ou rascasses.

 


Méduses

 

Description – Les méduses désignent un ensemble d'organismes du groupe de Cnidaires pouvant se mouvoir librement dans les eaux salées. Ce sont des prédateurs qui paralysent leurs proies au moyen de tentacules extensibles dont les nombreux nématocystes, ou cellules urticantes, sont remplis de venins. En France, on les rencontre sur les côtes atlantiques et méditerranéennes.

 

Symptômes – En cas de contact avec la peau humaine, tous les nématocystes déchargent simultanément leur suc venimeux sous forme de multiples micro-piqûres, provoquant dans un premier temps une douleur de type décharge électrique, puis l'apparition de petits boutons blancs et des plaques d'urticaire. En fonction de la quantité de venin (et donc de cellules urticantes impliquées) et de sa composition, les symptômes peuvent aller du simple picotement de la peau avec érythème léger à l'apparition d'éruptions cutanées en "coup de fouet", de crampes musculaires, de vomissements, voire de troubles pulmonaires et cardiaques.

 

Conduite à tenir

  • Rincer la plaie sans frotter avec une solution hypertonique (l'eau de mer,  Jellywash®…) ou isotonique (sérum physiologique)
  • Ne pas utiliser d'eau douce qui pourrait faire éclater les cellules urticantes intactes
  • Recouvrir la plaie avec du sable, laisser sécher et racler à l'aide d'un grattoir rigide (carte bancaire par exemple) afin d'éliminer la majorité des filaments
  • Retirer les tentacules restants à l’aide d’une pince à épiler
  • Désinfecter et appliquer un produit cicatrisant
  • Traitement symptomatique de la douleur (antalgique, choc thermique [voir: vives]…) ou de l'urticaire potentiel (antihistaminique)
  • Vérifier la vaccination antitétanique
  • Consulter un médecin si la plaie ressemble à une brûlure au second degré

 

Prévention

On peut utiliser certains écrans solaires (Médusyl®) qui protègent à la fois des piqûres de méduses et des coups de soleil.

 

 

Oursins

 

Description – Ce sont des invertébrés marins du groupe des échinides, dont le corps arrondi est recouvert d'épines se cassant facilement en cas de pénétration dans la peau humaine. Les espèces présentes sur toutes les côtes du littoral français ne sont pas toxiques.

 

Symptômes – La piqûre se traduit dans un premier temps par une douleur vive, puis l'apparition d'une inflammation (parfois œdème) due à la présence de fragments restants sous la peau. Le risque d'infection est en outre important.

  

Conduite à tenir

  • Extraire les morceaux d’épines avec une pince à épiler
  • Un ruban adhésif, voire de la cire chaude, aide à retirer les morceaux les plus friables
  • Un lavage avec du vinaigre permet de dissoudre le calcaire des piquants
  • Consulter un médecin en cas de signe d’infection, afin qu’un antibiotique soit prescrit
  • Une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour assainir la plaie

 

Prévention

Le port de sandales sur les plages et les rochers est conseillé.

 

 

Vives

 

Description – Ce sont des poissons marins de l'ordre des Pesciformes qui vivent généralement à la surface des fonds sableux et possèdent des éperons venimeux, sur lesquels marchent parfois les vacanciers. Leur aire de distribution va de l'océan Atlantique à la mer Noire, en passant par la Méditerranée.

 

Symptômes – La pénétration des aiguillons situés sur la tête ou sur le dos entraîne l'injection d'un venin puissant et provoque les symptômes suivants: 

  • Douleur très forte, presque syncopale, pouvant s’étendre à toute la jambe et persister une heure
  • Apparition locale de cloques, d'œdèmes, de fourmillements, voire de nécroses
  • Etat de malaise avec sueur et troubles digestifs
  • Dans les cas graves, paralysie musculaire ou respiratoire pouvant entraîner la noyade

 

Conduite à tenir 

  • Sortir rapidement la victime de l’eau
  • Neutraliser le venin par un choc thermique consistant à appliquer dans un premier temps une source de chaleur (allume-cigare, cigarette, sèche-cheveux…) près de la piqûre (1 à 2 minutes), puis à poser ensuite une poche de glace sous le pied
  • Eliminer les fragments d’aiguillons restants
  • Désinfecter la blessure
  • Traiter la douleur (aspirine, paracétamol…)
  • Vérifier la vaccination antitétanique
  • Une réanimation respiratoire peut être nécessaire suite à un malaise dans l’eau ou une paralysie

 

Prévention 

Le port de sandales est conseillé dans les zones à risque

 

 

Murènes


Ce sont des poissons anguilliformes surtout présents dans les eaux salées tropicales et subtropicales. Les morsures sont rares et principalement dues à la perturbation des terriers par les plongeurs ou à certains comportements touristiques irréfléchis (nourrissage à la main…). La blessure se traduit surtout par une hémorragie locale bénigne et présente un risque infectieux important.

 

Raies


Ce sont des poissons cartilagineux au corps aplati et dont certaines espèces sont dotées d'un dard pouvant provoquer des piqûres profondes, très douloureuses, ainsi que l'apparition d'œdèmes et d'hémorragies, voire une paralysie du membre touché et parfois la mort du sujet. Le traitement est symptomatique.

 

Rascasses


Le terme désigne un ensemble de poissons marins, fréquents dans les habitats rocheux et dont le corps massif est couvert d'épines. Les piqûres de rascasses provoquent des symptômes semblables à ceux des vives et les soins à prodiguer sont identiques.

 

 

Les conseils Granpharma

 

  • Se renseigner sur la présence d'animaux vénéneux dans la région visitée
  • Essayer de prévenir au maximum le risque de morsure ou piqûre par un comportement adapté
  • En cas de blessure, suivre les conseils spécifiques à chaque animal; il n'y a pas traitement général
  • L'utilisation de seringues aspirantes (Aspivenin®) est sujette à controverse et ne semble fonctionner qu'avec les piqûres d'insectes (diptères et hyménoptères); dans tous les autres cas, l'aspiration pourrait augmenter la vascularisation locale et accroître la pénétration de venins dans l'organisme