Articulations

 

En bref – Du point de vue anatomique, une articulation désigne une zone de jonction, plus ou moins mobile, entre deux extrémités osseuses (voire entre un os et une dent). Chaque mouvement articulaire s'effectue soit: (1) par l'action d'un muscle sur l'os correspondant par l'intermédiaire d'un tendon; (2) directement entre deux os par l'action élastique d'un ligament; (3) au moyen d'une capsule synoviale. Le corps humain possède plus de 350 articulations, dont environ 80 au niveau de la tête, 190 entre la cage thoracique et le bassin, via la colonne vertébrale, 40 dans les membres supérieurs et 40 dans les membres inférieurs. En fonction de leur composition, on distingue les articulations fibreuses, cartilagineuses et synoviales.

 

On appelle arthropathie toute maladie rhumatismale se caractérisant par une atteinte douloureuse au niveau des articulations (arthralgie). Elle peut être d'origine dégénérative (arthrose, ostéoporose…), infectieuse (arthrite septique, spondylodiscite…), inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante…), métabolique (arthrite goutteuse, chondrocalcinose articulaire…), ou nerveuse (arthrite neurogène…). La rhumatologie est la spécialité médicale qui s'intéresse au diagnostic et au traitement des arthropathies, mais également de toutes pathologies ligamentaires, musculaires, osseuses ou tendineuses, voire de certains troubles neurologiques périphériques.

Parmi les arthropathies les plus fréquentes, citons les arthrites (incluant les monoarthrites, oligoarthrites, polyarthrites et spondylarthrites), l'arthrose, voire l'ostéoporose.

 

Arthrite

Le terme arthrite désigne toute inflammation au niveau d'une articulation, qu'elle soit d'origine bactérienne (gonocoques, staphylocoques, streptocoques…), parasitaire (Borrelia…), métabolique (diabète, hyperuricémie…), etc. En fonction du nombre d'articulations touchées, on utilise les termes de "monoarthrite", "oligoarthrite" ou "polyarthrite". Lorsque l'inflammation touche la colonne vertébrale, on parle de "spondylarthrite" (du grec "spondylos" ou vertèbre).

 

polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoireauto-immune et chronique, souvent bilatérale et symétrique, touchant un grand nombre d'articulations et pouvant évoluer vers leur déformation et/ou leur dégénérescence. La maladie serait due à une atteinte enzymatique et immunologique de la membrane synoviale, entrainant une inflammation de cette dernière (synovite), ainsi que des lésions au niveau des cartilages, os et tendons.

La polyarthrite rhumatoïde (PR) débute généralement entre 40 et 50 ans et touche surtout les femmes (80 % des sujets atteints). Elle pourrait être déclenchée par des changements hormonaux liés à la ménopause, ainsi que par certains facteurs environnementaux (froid, humidité, tabac…) ou par un stress émotionnel.

La maladie se manifeste d'abord par des douleurs articulaires progressant depuis les mains ou les pieds et persistant au repos et pendant la nuit. On note parfois des poussées de fièvre inaugurales. En cas de non-traitement ou de retard de la prise en charge, l'évolution peut être dramatique avec (1) déformation et destruction, par poussées successives, des articulations et (2) la survenue de certaines atteintes extra-articulaires (myocardite, nodules rhumatoïdes, œil sec, sclérite, vascularite…). La PR est particulièrement invalidante dans 20 % des cas.

 

spondylarthrite ankylosante

La spondylarthrite ankylosante (SA) désigne une arthropathie inflammatoire auto-immune et chronique qui touche les articulations situées entre les vertèbres, ou entre la colonne vertébrale et le bassin, et entraine à terme un raidissement progressif du rachis et du dos. La maladie débute souvent chez le sujet jeune (entre 10 et 30 ans) et semble toucher les deux sexes à la même fréquence (les symptômes semblant plus sévères chez les hommes). Les facteurs déclenchants seraient soit d'ordre génétique (présence du gène HLA B27 chez 90 % des sujets atteints), soit infectieux (déséquilibre de l'écosystème bactérien intestinal, mettant en cause certains germes comme Chlamydia, Klebsiella, Shigella, ou Yersinia…).

La SA se manifeste par des douleurs lombaires caractéristiques (irradiation uni- ou bilatérales dans les fesses et en arrière des cuisses), généralement plus importantes la nuit et non calmées par le repos, ainsi que par une raideur matinale, améliorée par l'exercice physique. La maladie évolue par poussée et peut s'étendre à tout l'organisme, soit au niveau articulaire (doigts, hanches, orteils, tendon d’Achille, thorax…), soit au niveau extra-articulaire (intestin, œil, peau…). L'ankylose (ossification des articulations), fréquente autrefois, tend à se raréfier avec les progrès médicaux.

 

arthrose

L'arthrose est une maladie très fréquente, d'origine mécanique (non-inflammatoire) se traduisant par des lésions dégénératives douloureuses des os et du cartilage au niveau des articulations et une prolifération du tissu osseux sous-jacent. L'arthrose est surtout localisée au niveau du genou ("gonarthrose", entre la rotule et le fémur ou entre le fémur et le tibia), des doigts et de la hanche. L'arthrose est la plus fréquente des maladies rhumatismales, touchant environ 10 millions de personnes en France (voir fiche: Arthrose).

 

ostéoporose

L'ostéoporose correspond à une fragilisation excessive du squelette, due à déséquilibre entre les ostéoblastes (cellules osseuses formant l'os) et les ostéoclastes (responsables de la résorption osseuse), et conduisant souvent à des fractures périphériques (fracture du col du fémur ou du poignet) ou rachidiennes (tassements des vertèbres). Cette pathologie touche souvent les femmes ménopausées (voir fiche: Ménopause), ainsi que les sujets présentant des carences en vitamine D et/ou calcium (voir fiche: Vitamines).

 

Enfin le mot "rhumatisme" se rapporte généralement à toute affection aiguë ou chronique se manifestant par divers symptômes dont des douleurs articulaires et un gonflement des parties molles.

 

 

Traitement médicamenteux

 

En cas d'affections diverses au niveau des articulations, le traitement médicamenteux général a pour but d'améliorer la qualité de vie du malade en soulageant la douleur (Antalgiques) et en diminuant les phénomènes inflammatoires (AINS, Corticoïdes). Certaines substances pourront être également prescrites afin de freiner la progression des lésions lors de polyarthrite rhumatoïde (chloroquine, léflunomide, méthotrexate, sulfasalazine), ou pour agir sur les manifestations articulaires périphériques en cas de spondylarthrite ankylosante (anti-TNF alpha).

Dans tous les cas, il est indispensable de démarrer la thérapie aussi tôt que possible afin d'éviter la mise en place de phénomènes érosifs et destructifs des articulations, souvent irréversibles.

 

antalgiques /analgésiques


Ce sont des médicaments utilisés dans le traitement des douleurs de paliers I (faibles à modérées), II (modérées à fortes) et III (fortes à intenses).


Les antalgiques de palier I incluent des substances non-opioïdes telles que l'aspirine et autres dérivés salicylés, le paracétamol (Dafalgan®, Doliprane®, Efferalgan®…), le néfopam (Acupan®) à action analgésique centrale, ainsi que les AINS (voir ci-dessous).


Les antalgiques de palier II sont pour la plupart des molécules opioïdes de type codéine, utilisée seule (Paderyl®…) ou en association avec l'aspirine (Sedaspir®), le paracétamol (Algisedal®, Codoliprane®, Dafalgan Codéine®, Efferalgan Codéine®, Migralgine®…) ou les AINS (Antarene Codeine®), la dihydrocodéine (Dicodin®), le dextropropoxyphène (Diantalvic®, Dialgirex®, Propofan®…) et le tramadol (Contramal®, Ixprim®, Zaldiar®…).


Les antalgiques de palier III sont des substances opioïdes d'action forte, incluant la morphine (Actiskenan®, Morphine Chlorhydrate Aguettant®, Moscontin LP®, Skenan LP®…) et certains dérivés synthétiques du morphinane comme le fentanyl (Durogesic®, Matrifen®…), l'oxycodone (Oxycontin®, Oxynorm®…), la buprénorphine (Subutex®, Temgésic®…), ou la nalbuphine (Nalpain®).

Les antalgiques de niveau III de type opiacés sont absolument contre-indiqués en cas d'insuffisance respiratoire ou d’insuffisance hépatique sévère. Leur posologie doit être également modifiée en cas d'insuffisance rénale. Enfin, toute affection du foie empêche l'utilisation de paracétamol, en raison de risque potentiel d'hépatite.

 

anti-inflammatoires non-stéroidiens (AINS)


Les AINS (Acéclofénac: Cartrex®; diclofénac: Voltarène®; étodolac: Lodine®; flurbiprofène: Cebutid®; indométacine: Indocid®; kétoprofène: Profenid®, Toprec®; naproxène: Apranax®; méloxicam: Mobic®; phénylbutazone: Butazolidine®; piroxicam: Feldene®; sulindac: Arthrocine®; ténoxicam: Tilcotil®…) sont des molécules de type acide arylcarboxylique qui inhibent l'action de la cyclo-oxygénase et de ce fait la synthèse des prostaglandines, substances endogènes responsables de nombreux effets physiologiques "désagréables" pour l'organisme (agrégation des plaquettes sanguines, douleur, hyperthermie, inflammation…). Cela explique les diverses actions antalgiques, anti-inflammatoires, antipyrétiques et antiagrégant plaquettaires communes à tous les AINS.


La plupart des AINS étant relativement agressifs pour la muqueuse stomacale, il est conseillé les prendre au milieu des repas ou en accompagnement avec une collation de type laitage. La prise conjointe d'un médicament antiulcéreux du groupe des inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, lanzoprazole, pantoprazole…) peut être incluse dans le traitement, afin de protéger l'estomac. En raison de sa toxicité potentielle, la phénylbutazone n'est utilisée que dans les formes d'arthrites sévères, après échec des autres AINS.

 

Autres substances


*Les glucocorticoïdes de synthèse (bétaméthasone: Betnesol®, Celestene®; cortivazol: Altim®; prednisone: Cortancyl®; methyl-prednisolone: Dépo-médrol®; prednisolone: Hydrocortancyl®, Solupred®; triamcinolone: Kénacort®) sont des analogues des molécules endogènes de type cortisone et hydrocortisone dont les effets métaboliques sont réduits (moins de rétention hydro-sodée) en faveur d'une action anti-inflammatoire, antiallergique, voire immunodépressive à forte dose. Utilisés sous forme d'infiltrations, les corticoïdes agissent rapidement sur les douleurs articulaires.

 

*Le méthotrexate (Imeth®, Metoject®, Novatrex®...) est un antimétabolique, analogue de l'acide folique, bloquant de manière compétitive la synthèse de l'ADN et inhibant ainsi la prolifération cellulaire. Principalement utilisée en cas de leucémies, la molécule a montré son efficacité, à faible dose, dans les cas de polyarthrites rhumatoïdes sévères.

La prise de méthotrexate est contre-indiquée avec les AINS de type phénylbutazone, les dérivés salicylés, certains antigoutteux comme le probénécide ou les antibactériens urinaires (sulfamides, triméthroprime…). Une supplémentation décalée en acide folique (vitamine B9) peut être utile afin de limiter les effets indésirables digestifs et hématopoïétiques.

 

*Le léflunomide (Arava®) inhibe la synthèse de l'ADN (au niveau des pyrimidines), ainsi que la prolifération de certaines cellules (lymphocytes T) lors des réactions auto-immunes caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde. Il est souvent utilisé en cas de contre-indication au méthotrexate. En raison de certains effets secondaires sérieux (atteinte hématologique, troubles hépatiques…), une surveillance biologique (bilan hépatique, rénal et sanguin) est nécessaire lors de la thérapie.

 

*Utilisée à l'origine pour le traitement des maladies inflammatoires digestives (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…), la sulfasalazine (Salazopyrine®) est également indiquée, par voie orale, dans les cas de polyarthrite rhumatoïde ou de spondylarthrite. Son mode d'action (inhibition possible de la production d'acide arachidonique entrainant un blocage des processus inflammatoires) demeure encore mal connu.


*La chloroquine (Plaquenil®), utilisée en première intention comme antipaludéen de synthèse, présente une certaine efficacité contre les formes peu intenses de polyarthrite rhumatoïde, sans toutefois agir sur la dégénérescence articulaire.

 

*En cas de spondylarthrite grave et résistante aux traitements classiques, l'utilisation de médicaments anti-TNF (Adatacept Orencia®, Etanercept Enbrel®…) peut être envisagée par un rhumatologue. Le "facteur de nécrose tumorale" (TNF ou "Tumor Necrosis Factor") est une molécule impliquée dans les processus inflammatoires de l'organisme et son blocage permet de réduire la progression de la spondylarthrite au niveau des articulations périphériques. Une période de 2 à 3 mois est nécessaire pour estimer l'efficacité du traitement. La recherche d'infections potentielles, incluant un dépistage de la tuberculose, est nécessaire avant la mise en place de la thérapie.

 

*Certaines substances antiarthrosiques peuvent être employées, afin d'assurer une bonne préservation du cartilage.

 

  • La chondroïtine sulfate (Chondrosulf®, Structum®…), d'origine animale (poissons…), semble protéger le cartilage humain contre les dommages oxydatifs de certains radicaux libres. Son effet pourrait être potentialisé par la prise conjointe de glucosamine.
  • La diacéréine (Art® 50, Zondar®), inhibiteur de l’interleukine 1 (substance pro-inflammatoire détruisant la matrice cartilagineuse), est un antiarthrosique d'action lente, dont la prise est désormais déconseillée du fait d'un rapport bénéfice/risque défavorable.
  • La glucosamine (Dolenio®, Flexea®, Voltaflex®…), souvent obtenue à partir de carapace de crustacés, est indispensable à la synthèse et à l'hydratation du cartilage. Elle permet ainsi une meilleure élasticité de ce tissu, ce qui a pour effet d'absorber les chocs articulaires.
  • Les extraits insaponifiables d’avocat et de soja (Piasclédine®), agissent en stimulant la production de certains facteurs de croissance, ce qui empêcherait la destruction cartilagineuse.

 

 

Traitement non médicamenteux

  

Orthèses et Attelles

 

On entend par orthèse un outil mécanique spécialisé, destiné à aider le patient à réaliser une fonction physique devenue déficiente soit (1) en la suppléant, (2) en la corrigeant, ou (3) en la stabilisant. Une attelle, en revanche, désigne un dispositif médical destiné à maintenir immobile une articulation ou un membre, lors d'une atteinte traumatique (accident, choc, coup, fracture, rhumatisme, tendinite, etc.). En fonction de la partie corporelle touchée ou de la morphologie du sujet, l'attelle peut varier en forme, en taille, ou en rigidité.

  

Alors que les attelles sont le plus souvent utilisées dans les situations d'urgence (attelles à dépression, attelles de traction, écharpes, plans durs…) et/ou pour toute immobilisation (attelle de cheville, attelle dentaire, collier cervical ou minerve…), les orthèses sont surtout employées dans les processus de rééducation post-traumatiques permettant un mouvement. Elles sont, la plupart du temps, conçues sur-mesure par divers spécialiste (orthoprothésiste, ergothérapeute…). Dans la pratique, les deux termes sont souvent confondus et la limite entre les deux demeure floue (ex. en fonction du degré d'immobilisation, on peut parler d'attelle ou d'orthèse du genou).

  

En cas d'arthrose, les dispositifs suivants peuvent être envisagés:

  

  • Orthèse souple - Dispositif élastique le plus souvent prescrit en cas de gonarthrose, permettant une diminution de la douleur, mais n’améliorant pas la capacité fonctionnelle;
  • Orthèse articulée – Dispositif composé de tiges externes et de charnières, permettant une diminution des charges compressives sur les surfaces articulaires (arthrose fémoro-tibiale);
  • Orthèse / Attelle de repos – Dispositif rigide immobilisant l’articulation, permettant une action anti-inflammatoire et antalgique, mais excluant tout effet fonctionnel ou correctif;
  • Orthèse plantaire – Dispositif inséré dans les chaussures, couramment prescrit en cas d'arthrose du genou.

 

Si la plupart des orthèses ou attelles doivent être fabriquées sur-mesure, il existe néanmoins de nombreux modèles "prêts à l'emploi" et disponibles en pharmacie. Citons, par exemple:

  

  • Attelle de Stack, en plastique dur, maintenant les deux dernières phalanges d'un doigt alignées en cas de déformations lors d'une polyarthrite rhumatoïde;
  • Chevillère de protection malléolaire, utilisée en cas d'arthrose ou d'arthrite, et dont les renforts siliconés permettent un léger massage local;
  • Collier cervical souple (type C1), procurant un effet thermique relaxant et utilisé en cas d'arthrose cervicale ou semi-rigide (type C2), indiqué en cas de névralgie cervico-brachiale résultant d'une arthrose;
  • Orthèses poignet / pouce, particulièrement indiquées en cas de d'arthrose de la main, du poignet et du pouce (rhizarthrose).

 


 Compléments alimentaires


En cas de maladies articulaires liées à une inflammation (arthrites) ou à une dégénérescence mécanique (arthroses), un certains nombre de compléments alimentaires d'origine végétale (phytothérapie…) ou minérale (oligoéléments…) peuvent être associés aux traitements classiques (médicamenteux ou non).


Phytothérapie


Une médication par les plantes a pour but (1) d'agir sur les processus inflammatoires douloureux, (2) de reminéraliser les articulations touchées et (3) de détoxifier l'organisme afin de prévenir une inflammation additionnelle.

 

1. La phytothérapie anti-inflammatoire utilise souvent les plantes suivantes (par ordre alphabétique): cassis, harpagophytum, reine des prés, saule ou scrofulaire…

 

*Les feuilles de cassis (Ribes nigrum L – Grossulariaceae), riches en flavonoïdes et en vitamines (C et "P"), combinent une action diurétique, avec élimination de certains déchets et toxines organiques (acide lactique, acide urique...) et un effet anti-inflammatoire comparable à celui de l'acide niflumique ou de l'indométacine. Elles sont utilisées en infusion (50 g / litre; Cassis feuilles Marque Verte®, Tisane provençale® Articulations…) ou en dilution pour les suspensions intégrales de plantes fraiches (2 bouchons dans un verre d'eau; Cassis SIPF Synergia®…).

 

*La racine d'harpagophytum ou "griffe du diable" (Harpagophytum procumbens DC. – Pedaliaceae), plante d'origine sud-africaine, est riche en iridoïdes (harpagoside, procumboside, harpagide…), substances fortement anti-inflammatoires et analgésiques. Les principales formes galéniques telles que les décoctions-macérations, teintures mères, extraits secs ou poudres micronisées (Arkofluides® Harpagophytum, Harpadol® Arkogélules, Kinésafort® Articulations, Marque Verte® Racine d'harpagophytum…) sont utilisées contre les douleurs rhumatismales de type arthrose, arthrite et diverses lombalgies.

 

*Les sommités fleuries de la reine des prés ou spirée ulmaire (Filipendula ulmaria (L.) Maxim. - Rosaceae) sont traditionnellement utilisées, sous forme d'infusions à 50 g / litre (Dayang® Infusion Bio Articulation, Tisane Provençale® Articulation), contre les troubles rhumatismaux. Les principaux composés actifs incluent des hétérosides phénoliques simples tels que le monotropitoside et la spiraéine, dérivés salicylés proches de l'aspirine.

 

*L'écorce du saule blanc ou du saule pourpre (Salix alba L.; Salix purpurea L. – Salicaceae) contient des dérivés salicyliques (salicosides ou salicine, saligénine, acide salicylique…) qui confèrent à la drogue des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. Les saules sont surtout utilisés, sous forme de décoctions (Arthritisane®, Arthroflorine®…) ou de gélules (Arkogélules® Saule, Elusanes® Saule…), contre les rhumatismes et douleurs articulaires, le mal de dos, les refroidissements avec fièvres légères, etc.

 

*La scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa L. – Scrophulariaceae), utilisée dans son intégralité ou en partie (rhizome, sommités fleuries…), contient des principes actifs proches de ceux de l'harpagophytum (iridoïdes de type harpagoside, harpagide, ou procumboside…). La drogue est employée, sous forme de décoction ou d'extraits de plante stabilisés, contre les douleurs rhumatismales de type arthrose et arthrite.

  

2. Les plantes reminéralisantes les plus utilisées en phytothérapie sont le bambou, l'ortie ou la prêle. Leur richesse en silice favoriserait le renouvellement des tissus conjonctifs ainsi que la fixation de calcium au niveau osseux.

 

*La tige de divers bambous (Bambusa bambos (L.) Voss; Phyllostachys aurea Riviere & C.Riviere – Poaceae), extrêmement riche en silice, est utilisée comme reminéralisant en cas d'arthrose vertébrale ou d'ostéoporose, afin de prévenir la dégénérescence du cartilage.

 

*Les parties aériennes d'ortie dioïque (Urtica dioïca L.), disponibles en pharmacie sous forme d'extraits secs, extraits fluides, de teintures-mères ou tisanes (Arkogélules® Ortie, Marque verte® Ortie piquante), sont particulièrement riches en éléments minéraux comme le calcium, potassium ou silicium, ainsi qu'en flavonoïdes et divers acides organiques. La plante possède à la fois des propriétés reminéralisantes, diurétiques et anti-inflammatoires

 

*Les tiges stériles de la prêle des champs(Equisetum arvense L.) sont employées, sous forme d'extraits fluides, d'extraits de plantes stabilisés, de poudres micronisées ou de teintures-mères, pour leur propriétés reminéralisantes, diurétiques et anti-inflammatoires.

 

3. Enfin, certaines plantes dépuratives peuvent être associées à un traitement phytothérapique antirhumatismal, afin de prévenir l'apparition ou l'extension des phénomènes inflammatoires.

 

*Les feuilles d'artichaut (Cynara scolymus L. – Asteraceae) sont généralement utilisées en décoction ou sous forme de gélules (Arkogélules® Artichaut, Hépanéphrol®…) pour leurs diverses actions sur le foie (cholagogue, cholérétique, régénérateur cellulaire…) et le système digestif en général (dépuratif, hypocholestérolémiant…). Les principes actifs sont constitués par divers phénols dérivés de l'acide caféique (acide chlorogénique, cynarine…), des acides alcools et des lactones.

 

*La racine du radis noir (Raphanus sativus L. var. niger (Mill.) Kerner), riche en glucosinolates ("hétérosides soufrés"), est également employée comme draineur et détoxifiant hépatique, diurétique et fluidifiant bronchique.

 

Les plantes précitées peuvent être associées en diverses préparations magistrales par votre pharmacien (ex. mélanges d'extraits fluides de cassis, harpagophytum et prêle), afin de potentialiser l'action antirhumatismale. Il existe également un grand nombre de spécialités phytothérapiques "prêtres à l'emploi" et incluant surtout du cassis, de l'harpagophytum, de l'ortie et du saule, sous forme de comprimés (Arkobio® Articulations) ou d'ampoules (Arkofluides® Articulations).

 

Oligo-éléments


En plus des compléments alimentaires végétaux, il est possible d'utiliser certains oligo-éléments qui peuvent agir comme (1) anti-inflammatoires ou (2) reconstituants de la matrice cartilagineuse.

Les minéraux comme le cuivre ou l'or auraient une action sur la composante inflammatoire des affections rhumatismales, alors que le magnésium, le sélénium et le zinc agiraient comme des antioxydants (Granions®, Oligosols®…).

D'autres éléments incluant le fluor, manganèse, le phosphore ou le soufre participeraient à l'édification du cartilage ou limiteraient sa destruction en cas d'ostéoporose.



les conseils granpharma

polyarthrite rhumatoïde


  • Prévenir la douleur par la mise en place d'une ergothérapie permettant une mobilisation efficace des articulations du patient (orthèse) et un aménagement optimisé de son lieu de vie, afin de palier l'ankylose des mains
  • Pratiquer une activité physique douce et progressive, adaptée à la gêne articulaire
  • L'inflammation chronique pouvant entraîner risques cardiovasculaires, il est conseillé d'adopter un régime pauvre en cholestérol et en sel
  • Une supplémentation en calcium et Vitamine D permet d'éviter l'apparition d'une ostéoporose secondaire
  • Combattre le syndrome d'œil sec par la prise de substituts lacrymaux
  • Surveiller les déformations éventuelles au niveau des pieds
  • La thérapie non-médicamenteuse peut inclure une cryothérapie, une kinésithérapie, voire un acte chirurgical en cas de déformations invalidantes
  • Le traitement médicamenteux a pour but (1) de soulager la douleur (antalgiques…), (2) de diminuer l'inflammation (AINS, corticoïdes…) et (3) de freiner la progression des lésions (chloroquine, léflunomide, méthotrexate, sulfasalazine…)

 

 

LES CONSEILS GRANPHARMA

 spondylarthrite ankylosante

  

  • Prévenir les douleurs quotidiennes par un déverrouillage progressif des articulations après chaque immobilisation
  • Dormir sur un matelas ferme et s'asseoir sur un siège réglable et rotatif
  • En cas de poussées, se mettre au repos complet et pratiquer des massages doux
  • Une pratique sportive de type marche à pied ou natation (éviter les sports violents!) peut être effectuée en complément d'une kinésithérapie
  • Une supplémentation en calcium et vitamine D permet d'éviter l'apparition d'une ostéoporose secondaire
  • Un traitement symptomatique non-médicamenteux peut être effectué en fonction des complications (chirurgie, cryothérapie, dermatologie, ergothérapie, gastro-entérologie, ophtalmologie, physiothérapie…)
  • Le traitement médicamenteux a pour but (1) de diminuer l'inflammation (AINS, corticoïdes…) et (2) d'agir sur les manifestations articulaires périphériques (anti-TNF alpha, méthotrexate, sulfasalazine…)

 

 

LES CONSEILS GRANPHARMA

 arthrose

  

  • En cas d'arthrose, lutter contre le surpoids en favorisant une bonne hygiène de vie (alimentation saine, sport non-traumatisant pour les articulations…)
  • Diminuer les apports en protéines et les produits laitiers (acidification du sang augmentant les douleurs articulaires)
  • Eviter le tabac (inhibition de la prolifération cellulaire au sein du cartilage; stress oxydatif usant les articulations; perte de cartilage…)
  • Suivre le traitement thérapeutique prescrit par votre médecin (voir fiche: Médicaments)
  • Penser à une prise éventuelle de compléments alimentaires (voir fiche correspondante)